Il y a tant de restaurants portés par des chefs talentueux qui ouvrent depuis 2 ans à Paris que l’on en oublie parfois certains classiques pourtant dignes d’intérêt.
C’est le cas avec l’Agapé qui a formé et vu passer nombre de chefs auxquels je faisais allusion plus hauts. Aux commandes des cuisines depuis un an, Mathieu Sagardoytho, qui déroule une carte de saison grâce à un réseau d’artisans que le maître de lieux Laurent Lapaire a tissé depuis de nombreuses années.
Salle lumineuse, déco contemporaine chic et fauteuils confortables, nous optons pour le menu dégustation avec un plat de la carte en plus.
Brioche vapeur & radis beurre et caviar d’aubergine, moule et harissa verte pour se mettre en bouche.
Chausson de pâte à pizza fine craquante, dernières supers tomates de la saison, lait caillé givré, parmesan et mozzarella fondue. Riche en gouts, parfaitement assaisonné, frais et léger pour une entrée plus technique qu’il n’y paraît.
Tourteau et mayonnaise relevés aux épices de Pondichéry Gara Masala accompagnés de pamplemousse. L’épice est parfait sur l’onctuosité de la mayonnaise, le crustacé et la pointe d’acidité du pamplemousse. Une assiette tout en finesse.
Œuf cuit en basse T, épinard vapeur et mousse de parmesan, accompagné d’un exceptionnel croque monsieur au jambon maison et comté en guise de mouillette. Onctueux, gourmand, addictif.
Tronçon de gros rouget à la cuisson exceptionnelle, bouillabaisse et une pointe de fruit de la passion qui dépoussière habillement cette soupe classique fort réussie.
Canard, pastilla des cuisses, figue rôtie et purée de pignon. Encore une belle cuisson sur le magret très bien acheté, un chausson crousti-fondant et un excellent jus collant comme il se doit.
Déclinaison de cochon (où tout est bon….) : La tète en boudin, le pied en cromesquis, la poitrine fondante et le carré rôti aux sarments de vigne. Différentes textures, des cuissons différentes maitrisées et des saveurs d’automne prononcées avec en fil conducteur un petit coté fumé qui sied parfaitement à l’ensemble. Une superbe assiette très savoureuse.
La poire belle Hélène concentrée, en pré-dessert.
Biscuit sablé, figue, glace vanille, meringue à l’italienne et mousse de whiskey, comme une omelette norvégienne : léger comme tout bon dessert alcoolisé réussi.
On finit en beauté avec la une sphère chocolatée fourrée au avec une glace chocolat, de la feuillantine et du praliné qui ravira tout amateur de chocolat (ou fan de Star Wars…)
Quand on sait que Laurent Lapaire est collectionneur de quilles rares et un grand spécialiste de vins nature, on se doute que la cave de l’établissement n’est pas en reste. Nous avons eu droit à de superbes associations mets & vins, dont un saké d’anthologie sur le rouget.
L’Agapé -avec son étoile Michelin- est une adresse à (re)découvrir, tant pour ses assiettes aux produits irréprochables que sa cave pleine de raretés ou encore son accueil et service pro.
L’Agapé, 51 rue Jouffroy-d’Abbans, 75017 Paris, T. : 01 42 27 20 18, sur le plan
Le site internet
3 Commentaires
Excellent billet, qui a bien saisi l’esprit du lieu avec de remarquables photos. Dommage que les commentaires des plats, si pertinents, n’aient pas leur équivalent pour les vins… et les spiritueux. Nous rappelle de bons souvenirs chez l’ami Laurent et donne envie d’y retourner à la première occasion !
Merci !
Pour les vins, j’ai peur que mon appréciation et donc analyse ne soit pas aussi fine que pour les mets… Donc c’est vrai qu’en général je m’abstient.
N’ayez pas de complexes ! Vous ne pourrez pas faire pire que Pudlo, François Simon et bien d’autres, qui passent généralement le pinard à la trappe, au moins dans leurs comptes rendus…